Georgie Augusta Hure, de son nom de plume Savinienne Delavanne, ou simplement Augusta Hure, née à Sens le et morte le dans la même ville, est une conservatrice de musée française. Elle est la première femme nommée à ce poste en France et est surnommée « le maître de l'archéologie du Sénonais ».

Ses œuvres se poursuivent sur plus de 50 ans, incluant 3 volumes, 112 mémoires et notes, et 85 articles de presse.

Biographie

Enfance et jeunesse

Elle est née le 8 septembre 1870 à Sens. Sa famille de vignerons et de marchands de vin connaît une crise à cause du phylloxéra, puis de la mort de son père à ses 13 ans, la laissant seule avec ses deux frères à la charge de sa mère.

Obligée de travailler pour subvenir aux besoins de ses enfants, sa mère ouvre un commerce de modiste. Nécessitant de l’aide, elle engage sa fille qui doit interrompre ses études où elle est douée.

Premières publications

Revendu en 1898, ce commerce est prospère et permet à la famille de partir chaque année de 1895 à 1907 en villégiature en plusieurs lieux en France. C'est l’occasion pour Augusta d’écrire des carnets de voyage, dont les comptes-rendus concernent les monuments, la géologie et l’histoire des lieux visités, souvent illustrés de dessins et augmentés d’impressions personnelles.

Dès 1909, elle publie des articles et des chroniques dans Le journal de l’Yonne. Elle prend pour signer le nom de plume Savinienne Delavanne construit d’après la féminisation du prénom de père, Savinien, et d’après la Vanne, qui se jette dans l’Yonne à Sens.

Néanmoins, c’est la géologie qui l’intéresse et dès , elle publie dans La feuille des jeunes naturalistes et devient membre de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne en 1907. Elle y entre notamment pour contacter Alphonse Péron, alors président de ladite société, afin de lui soumettre ses travaux qu’il remarque et desquels il décèle les qualités de géologue d’Augusta. Il l’aide rapidement en lui proposant de faire publier ses travaux dans le Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne dès .

Alphonse Péron l’aide également à se faire un réseau scientifique. Elle y rencontre d’ailleurs cette même année Alexandre Parat, pionnier de l’archéologie en Yonne, avec qui elle échange de nombreuses lettres et surtout de nombreux colis d’ossements à identifier. Ce dernier l’amène à faire la connaissance de Jeanne Amé, pianiste talentueuse et également membre de la société depuis peu (1906), qui devient son amie et dont elle partage la passion de l’instrument.

En , elle publie dans le Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne : Poche de remplissage dans la craie (ossements recueillis) et Le préhistorique dans le Sénonais, sur la rive gauche de l’Yonne. Cette dernière surprend par sa structure de qualité et sa concision. Et par la suite, elle diffuse annuellement une communication sur ses recherches en géologie et en archéologie dans les vallées sénonaises de l’Yonne et de la Vanne, ainsi que dans les communes de Malay-le-Petit, Malay-le-Grand et Michery.

Dès , elle fait un grand voyage en Italie qui commence à Gênes, où elle y reste jusqu’à la fin , continue à Florence de février à mars de la même année, pour finir à Venise en . À la suite de ça, elle publie son premier livre L’Italie et ses beautés : esquisses d’études et d’impressions, mais il n'est commercialisé qu’après la Première Guerre mondiale, où il est reçu avec enthousiasme par le lectorat et notamment des archéologues et Maurice Prou, à l’époque directeur de l’École des Chartes.

Implication scientifique et Première Guerre Mondiale

Ses publications qualitatives et sa découverte du phosphate de chaux dans la craie des environs de Sens, publiée en 1912,, lui valent d’être admise en tant que membre en 1913 à la Société géologique de France (SGF) et à la Société préhistorique française. Sa découverte est même primée en 1916 par la médaille d’argent de la SGF. En effet, ce gisement mis à jour à Saint-Martin-du-Tertre voit rapidement l’implantation d’une usine de phosphate qui fabrique des engrais chimiques. En période de guerre cette usine fournit également les aciéries de Decazeville pour la fabrication de fontes spéciales, indispensables à l’armement.

Elle réagit beaucoup de la Première Guerre mondiale dans ses carnets et notamment les deux premières années du conflit. Impliquée dès 1914 en tant qu’infirmière, elle écrit sur la condition des soldats et de l’entrée de l’Italie dans la guerre. Elle devient ensuite sous-directrice d’un des huit hôpitaux de guerre de la ville de Sens jusqu’à l’Armistice.

Ce dévouement lui vaut d’être récompensée des palmes d’or par le ministère de la guerre, ainsi qu'une reconnaissance de la part de la Croix-Rouge française et de l’Union des femmes de France.

En , toutefois, elle ne fait aucune publication scientifique, car elle prend le temps de préparer la communication de 73 pages Origine et formation du fer dans le Sénonais. Ses exploitations et ses fonderies dans l’Yonne qui parait en 1919 et fait date sur le sujet.

Conservatrice et scientifique

En 1920, elle est nommée conservatrice du Musée municipal de Sens et du Musée Jean Cousin par le maire de Sens, Lucien Cornet, à la suite de la retraite du docteur René Moreau. Elle a été choisi, à la surprise générale, car ses liens avec les professionnels et les amateurs éclairés lui assurent une reconnaissance solide. Elle est alors la première femme nommée à ce poste en France et assure ses fonctions, à titre bénévole, jusqu'à sa mort en 1953.

Passionnée par sa fonction, elle se professionnalise et réaménage le musée. Elle l’enrichit avec ses collections de minéralogie et de silex, et gère l’inventaire, devenu obligatoire en 1948. Elle s’occupe également des visiteurs et visiteuses en réalisant des visites guidées. Son implication administrative est consciencieuse et fait des compte-rendu de l’activité du musée et le défend au sein de la ville.

En 1949, elle est nommée membre d'honneur de la société archéologique de Sens.

Œuvres

  • L’Italie et ses beautés : esquisses d’études et d’impressions, 1913

Augusta Hure est l'auteure de nombreux ouvrages parus aux Éditions Culture et Civilisation :

  • Le Sénonais Gallo-Romain, relatant notamment l'imposant site de la Motte du Ciar
  • Le Sénonais aux âges du bronze et du fer
  • Le Sénonais préhistorique

Récompenses et distinctions

  • 1916 - Médaille d'Argent de la Société géologique de France, à la suite de sa découverte des gisements de phosphates du Sénonais
  • 1922 - Prix Godard de la Société d'anthropologie de Paris pour son étude sur l’Origine et les exploitations du fer dans l'Yonne
  • 1923 - Mention de l'Académie des inscriptions et belles-lettres
  • 1924 - Prix Saint-Reine de la Commission des antiquités de la Côte d'Or, attribué au Sénonais préhistorique
  • 1932 - Mention de l'Académie des inscriptions et belles-lettres décernée au Sénonais à l'âge du bronze et du fer.
  • 1952 - Chevalier de la Légion d'honneur

Nommée en :

  • 1927 - Correspondante du Ministère de l’Instruction publique
  • 1928 - Déléguée départemental de la Société préhistorique française
  • 1937 - Correspondante de la commission des Monuments Historiques (Section préhistoire)
  • 1941 - Inspectrice des statues du département de l'Yonne
  • Titulaire des Palmes d'Or du ministère de la Guerre au titre d'attachée à la direction de l'hôpital militaire temporaire no 105 à Sens, pendant la guerre 1914-1918.
  • Officier d'Académie en 1921 et Officier de l'Instruction publique en 1930

Postérité

Une exposition nommé « Augusta Hure, une femme au musée » a eu lieu aux musées de Sens dans la Salamandre du samedi 19 septembre 2015 au lundi 11 janvier 2016.

Références

Voir aussi

Bibliographie

  • Bernard Léger, Femmes en Bourgogne, Péronnas, Société d’émulation de l’Ain, 22-23 octobre 2016, 173 p. (ISBN 978-2-9507275-7-2), « Augusta Hure », p. 140-160

Liens externes

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